Desserte aérienne de la Corse: la réaction des salariés de CCM et d'Air France a été rapide
Plus que jamais il faut sortir des dogmes et des poncifs, c'est la règlementation européenne plus complète et cohérente dans l'aérien que dans le maritime qui prévoit l'exclusivité sur les lignes de Service Public, dès lors qu'elles ont été attribuées sous forme de DSP suite à appel d'offres européen.
Dans l'aérien comme dans le maritime, la Corse dispose des moyens de la continuité territoriale, elle est parfaitement légitime à définir son niveau de Service Public à intervalles réguliers.
Les "low cost" peuvent dores et déjà venir en Corse à partir d'autres destinations que Paris-Orly, Nice et Marseille et ce n'est pas un hasard si elles ne viennent naturellement qu'en été ...!
Depuis 1999 la Corse a donné pour voir, avec le dumping d'Air-Littoral, et la faillite du pôle français de Swissair, nous y reviendrons plus longuement.
A voir précisément le Corsica Sera du mercredi 31 au soir: http://jt.france3.fr/regions/popup.php?id=b20a_1920&video_number=2
et
http://corse.france3.fr/info/35690356-fr.php Conseil des Ministres: Une première en Corse
Club Corsica -
Le personnel de la Compagnie aérienne Corse Méditerranée (CCM) a décidé de bloquer mercredi matin trois vols au départ d'Ajaccio et trois autres au départ ...
Corse : des vols au départ de l’île annulés après les propos de ...
Corse : les low-cost battent de l'aile!
Le gouvernement déménage en Corse
Le Figaro | Les low-cost sèment la zizanie dans le ciel corse Le Figaro - François Cipriani, délégué syndical SLEMSAC-UNSA à la compagnie Corse Méditerranée (CCM), ne décolère pas, au lendemain de la proposition de Nicolas Sarkozy ... Desserte de la Corse: les propos de Sarkozy sur les "low-cost ... Sarkozy favorable aux compagnies low cost en Corse Le gouvernement agite Ajaccio |
31 octobre 2007 AJACCIO (AFP) — Les attaques portées mardi par Nicolas Sarkozy contre le coût de l'aide aux transports à destination de la Corse et sa volonté de faire une place aux compagnies "low-cost", a entraîné mercredi le blocage par le personnel de la Compagnie Corse Méditerranée (CCM) de six vols au départ d'Ajaccio et de Bastia.
La direction de la CCM a déclaré "comprendre les inquiétudes du personnel et souhaité que le malentendu qui s'est instauré soit clarifié au plus vite", estimant que le président avait été "mal briefé".
La directrice commerciale de la CCM Isabelle Guyot a été très claire: "si des compagnies à bas coût s'installent sur la Corse, cela portera atteinte au service de continuité territoriale, à nos activités. On fermera la porte".
Ce plaidoyer en faveur des "low-cost" a également provoqué une bronca jusque dans les rangs des élus de la majorité.
Le président de la commission des transports auprès de la Collectivité territoriale de Corse (CTC) Antoine Sindali (UMP) s'est dit surpris des propos du président, estimant qu'il y avait un "malentendu" et qu'il avait été "mal conseillé".
Un autre proche de la majorité, Philippe Ceccaldi, président du groupe Corse nouvelle, a jugé que son intervention "laissait apparaître une méconnaissance du dossier".
Mercredi, l'Elysée, dans un communiqué de mise au point, a souligné que "le président de la République tient à rappeler son attachement à la continuité territoriale ainsi qu'à la fiabilité et à la qualité du service public du transport aérien entre la Corse et le continent".
"Le chef de l'Etat souhaite un débat ouvert et constructif sur les conditions et les modalités de la desserte aérienne de la Corse dont l'objectif commun est de développer le trafic et de permettre au plus grand nombre de passagers d'avoir accès à la desserte au meilleur prix, en tenant compte de l'ensemble des impératifs sociaux et économiques de l'île", ajoute le texte.
La veille, devant l'Assemblée de Corse, M. Sarkozy avait déclaré qu'il allait proposer, à l'occasion de la révision des obligations de service public de la CCM, de les structurer différemment pour laisser une place aux compagnies low-cost.
"Je ne comprends pas pourquoi l'ensemble du territoire français peut aujourd'hui trouver des vols à trente euros sur des compagnies à bas coût sauf la Corse. On me dit que c'est à cause des obligations de service public mais c'est une curieuse conception du service public que celle qui empêche une compagnie de proposer, sans subvention, une offre de vol à prix réduit", avait-il dit.
La continuité territoriale qui consiste à assurer un service public entre la Corse et le continent toute l'année, passe par la desserte de l'île à partir des aéroports de trois villes: Nice, Marseille et Paris-Orly.
Ces lignes sont soumises à un appel d'offres de la CTC qui définit notamment la fréquence des vols, le nombre de sièges offerts et leurs tarifs et fixe le montant de l'aide versée en compensation des contraintes imposées.
Cet appel est ouvert aux compagnies "low-cost" et à toutes les compagnies européennes. Mais lors du dernier appels d'offres, en 2005, aucune compagnie ne s'est déclarée intéressée par les vols de la continuité territoriale.
Et aucune compagnie ne s'est précipitée non plus pour assurer les vols vers la Corse à partir des autres aéroports français. Sauf évidemment pendant la période estivale, la plus rentable.
Actuellement, pour un résident corse, avec la taxe aéroportuaire la plus haute de France et peut-être d'Europe - 72 euros par vol aller-retour -, le prix d'un vol vers la capitale est de 194 euros."
Lowcost à quel prix ?
La Corse va-t-elle enfin connaître sa révolution touristique ? C'est le voeu d'Ange Santini, qui a décidé de faciliter l'implantation des transports à bas prix sur l'île. En contrepartie, ils devront assurer une desserte de la Corse tout au long de l'année. Une perspective séduisante. Reste à convaincre les compagnies aériennes...
L'annonce de l'arrivée prochaine des compagnies low cost en Corse, faite par le président de l'exécutif lors de la rentrée de la collectivité territoriale, début septembre, n'a laissé personne indifférent. Et pour cause : ce modèle économique (voir par ailleurs) se taille, depuis une dizaine d'années, la part du lion du tourisme international, particulièrement vers les côtes ensoleillées. Difficile d'imaginer que la Corse qui claironne sa volonté de se développer dans ce secteur, ne soit pas desservie, comme le reste des îles méditerranéennes, par des lignes aériennes discount, promesse d'un afflux de visiteurs sans précédent, et, à terme, d'une véritable révolution.
La nouvelle a donc fait grand bruit. Et pourtant, les low cost sont déjà là. Ce sont même eux qui, cet été, ont assuré la plus grande partie des vols des destinations européennes, annoncés à grand renfort de publicité par l'Agence du tourisme (ATC) et les offices de tourisme locaux. Au cours des derniers mois, si vous êtes allés à Cologne, Amsterdam, Londres, ou Düsseldorf, vous avez d'ores et déjà bénéficié de telles offres. En Corse, plusieurs compagnies de ce type opèrent déjà pendant la période estivale, telles que Transavia, Happag Lloyd, Germanwings, offrant plusieurs rotations par semaine à des tarifs compétitifs, la plupart du temps en dessous de 200 euros aller-retour.
Mais alors, quoi de neuf dans la déclaration du président de l'exécutif ? En fait, l'enjeu majeur des prochains mois, ce n'est pas l'entrée en service de compagnies à bas prix sur l'île, mais leur implantation sur l'ensemble de l'année. Un objectif d'un tout autre calibre. Pour rendre l'île plus attractive, Ange Santini propose de supprimer la taxe territoriale sur les transports qui s'élève à 9,15 euros par billet. Les instances consulaires n'ont pas tardé à lui emboîter le pas. La CCI de Haute-Corse va nettement revoir à la baisse les redevances des aéroports de Bastia et Calvi dont elle a la charge, dès le 1er avril 2007. Des mesures qui seront applicables aux compagnies, low cost, mais aussi à celles qui veulent créer des lignes régulières annuelles ou rendre annuelles des liaisons jusqu'à présent saisonnières. Tout est fait pour inciter les sociétés de transport aérien à multiplier les rotations, avec des abattements de 45 à 70 % selon la fréquence des vols hebdomadaires.
« Le but, aujourd'hui, c'est de parvenir à étaler la saison touristique au-delà de la période estivale. La Corse dispose de tous les atouts pour attirer un grand nombre de visiteurs pendant douze mois. Nous pensons que c'est en multipliant les offres aériennes sur l'ensemble de l'année que nous atteindrons cet objectif », affirme Philippe Albertini, directeur des infrastructures de la CCI de Haute-Corse.
La clientèle visée est clairement étrangère, même si les compagnies aériennes auront tout loisir de se positionner sur les liaisons vers les grandes villes françaises, du moment qu'elles n'empiètent pas sur les lignes de service public que sont Marseille, Paris-Orly et Nice . A ce jour, seul un quart de la clientèle touristique sur l'île vient de l'étranger. L'ouverture de nouvelles lignes devrait permettre à la destination corse de s'implanter définitivement dans les pays du nord de l'Europe, en Scandinavie, au Royaume-Uni ou en Hollande. Et faciliter l'accès de l'île en hiver à ses habitués, allemands ou italiens.
« C'est un nouveau tourisme qui se va se développer, ajoute-t-on à l'ATC. Plus conforme à la réalité du marché, qui s'oriente nettement vers les courts séjours. Et pour l'heure, en hiver, difficile d'imaginer venir passer un week-end en Corse lorsqu'on vit à Birmingham. Alors qu'en une heure et demie à peine, on est sur la côte sarde ! »
La perspective, paradoxalement, n'enchante pas certains professionnels du tourisme, qui prédisent à l'île un tourisme de masse, une invasion de « sacs à dos », comme on les appelle parfois. En clair, des jeunes désargentés, qui chassent les bonnes affaires et font jouer le système D à plein pour voyager à moindre coût.
« C'est une vision des choses déconnectée des réalités, tempère Philippe Albertini. Le Premier ministre britannique Tony Blair, par exemple, voyage tout le temps sur la compagnie irlandaise RyanAir. Dans ce domaine, c'est l'offre qui produit la demande. Le low cost créé le besoin, incite les gens à voyager. Ils ne vont pas venir parce que c'est moins cher, mais parce que c'est enfin possible. »
Le président du conseil exécutif, en affichant sa volonté de faciliter l'accès des low cost au marché insulaire, sait qu'il s'expose à un autre type de critiques. Après les déclarations retentissantes de Camille de Rocca Serra, le président de l'Assemblée, sur la nécessaire « désanctuarisation » du littoral insulaire, d'aucuns voient dans cette nouvelle orientation le désir de favoriser la spéculation immobilière. Car, les low cost sont traditionnellement utilisés par les personnes ayant une résidence secondaire, et qui trouvent ainsi un moyen pratique de s'y rendre plus souvent. « Faire appel à ce genre de transports, c'est un moyen d'inciter les Belges, les Allemands ou les Anglais à acheter sur l'île ! » croit savoir une ancienne employée de ce type de compagnie retirée en Corse. A l'ATC, on est catégorique : « Les statistiques le prouvent : seuls 13 % des voyageurs qui empruntent les lignes à bas coût se rendent dans leur résidence secondaire. Le reste va très majoritairement dans les hôtels. »
La question principale, donc, est de savoir si le marché est suffisamment important pour permettre à des compagnies d'assurer des vols entre l'île et les capitales européennes au cœur de l'hiver. Philippe Albertini, lui, paraît convaincu. « Les vols entre Alghero en Sardaigne et Londres ou Barcelone sont bien remplis toute l'année. Et Alghero, c'est pas vraiment plus grand que Bastia. Jusqu'ici, en Europe, sur des destinations similaires à la nôtre, on n'a pas l'exemple d'un échec. »
Reste à en convaincre les compagnies aériennes. Pour l'heure, la plupart des low cost se gardent bien de communiquer sur le sujet, mais certaines, comme l'allemand Germanwings , présent en Corse pendant l'été, avouent ne pas envisager pour l'heure d'étendre leur offre à l'année : « Nous avons peu d'avions, comme la plupart des compagnies low cost, et nous devons les faire tourner à plein régime. Notre appareil, quand il quitte la ligne corse à la fin de la saison, est immédiatement placé sur une autre destination, rentable durant l'hiver. Nous n'avons matériellement pas les moyens de rester en service sur l'île toute l'année. Peut-être, reviendrons-nous pendant les vacances scolaires… ». Toutes les compagnies qui possèdent entre 3 et 10 avions, sont dans une situation identique. Seules RyanAir qui aurait déjà témoigné de son intérêt pour la destination, EasyJet ou FlyBe ont la flotte suffisante pour satisfaire au cahier des charges. Reste à savoir si la perspective de ristournes très importantes sur les taxes, derrière laquelle se rangent donc la CTC et les CCI, suffira à les convaincre du bien-fondé économique et de la rentabilité de l'aventure.
Sébastien Bonifay"
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